15
Avril
2024
|
17:00
Europe/Amsterdam

Arocs, avion et transport signé Capelle

Un Arocs SLT, un avion et le savoir-faire Capelle

Résumé

·        Transport exceptionnel : minutieuse préparation !

·        Voyage au ralenti et de nuit

·        Arocs SLT, un tracteur hors pair

·        Un avion historique désormais préservé

Alès (30)/Montigny-le-Bretonneux (78) – Transporter un avion par la route ? Incongru mais possible. Et classique. Les Transports Capelle division Oversize, installés à Alès et spécialisés dans les transferts de pièces « XXL », connaissent l’affaire : ils ont acheminé durant quelques années les fameux Airbus A380 (en pièces) de Langon à Toulouse pour leur assemblage final. Inutile donc de vous dire que transporter un Traker Firecat Conair de l’aéroport de Nîmes-Garons à celui d’Aubenas par la route est (presque) une histoire simple… Sur le papier tout du moins. Qui n’a pas vécu un tel transport ne soupçonne pas la difficulté d’une telle entreprise. Arrimer l’avion – 12 mètres de long, 8,5 mètres de large, un poids de 8 tonnes – sur une remorque adéquate – une Noteboom évidemment extrasurbaissée, écartable, extensible avec une table élévatrice inclinable latéralement à 50° et télécommandable à distance – est un jeu d’enfant. Trouver le bon tracteur pour emmener le tout n’est pas plus difficile. En revanche, trouver le bon parcours est un vrai métier. Chez Capelle Oversize, la division transports spéciaux du groupe, c’est souvent Franck Lloret qui s’y colle. Un vrai expert. C’est lui qui a tracé le parcours Nîmes/Alès, calculant tout : hauteur, largeur, courbure de la chaussée, hauteur des ponts, de la végétation, des murs, des panneaux, etc. Un parcours qui doit aussi passer sous les fourches caudines des autorités locales. Qui peuvent évidemment refuser le passage d’un tel convoi !

Voyage au ralenti et de nuit

Dans le Gard, les convois exceptionnels, c’est de nuit. Il est près de 20 H 00 donc quand le convoi s’ébranle. Aisément et rapidement : Nîmes et ses alentours offrent de larges voies de circulation. Mais chaque rond-point demande quand même vigilance, doigté et adaptation avec passage à contre-sens, basculement du « colis » (l’avion) pour éviter arbres, poteaux, pancartes ou enseignes publicitaires. Et plus le convoi approche d’Alès, là où siège social et les agences gardoises des Transports Capelle sont installés, plus le public est nombreux… La nuit est là, le public aussi. Un avion sur la route, c’est quand même peu courant. L’équipe virevolte autour du convoi : voitures pilotes et guideurs motos en amont et en aval, chef de convoi, guide… souvent à pied dans les endroits difficiles pour prévenir le conducteur de l’Arocs rouge. Plus la nuit avance, plus le parcours se complique. Les villages sont délicats à traverser. Le trafic routier, régulé et contrôlé par les pilotes et guideurs, est heureusement rare. Au contraire des enluminures de chaussée, nombreuses, qui ralentissent un convoi dont la vitesse de pointe frôle difficilement les 50 km/h sur route « libre » ! L’Arocs et le Tracker slaloment ainsi entre maisons, haricots, feux de signalisation, panneaux divers, ralentisseurs, pots de fleurs, parterres (fleuris ou non) et autres trottoirs, le tout bercé par l’incessant bruit du moteur de la table élévatrice sur laquelle est posée le Tracker : il faut en effet sans cesse le basculer, le monter ou le descendre pour se faufiler sans heurts entre les nombreux obstacles du trajet prévu. Minuit. Le convoi est sur la D904, la route reliant Alès à Aubenas, en approche de Saint-Ambroix. « Passage délicat » selon Franck Lloret. Et ce le fut. Passe encore le pont de l’ancienne voie de chemin de fer où le convoi doit « s’aplatir » au maximum : l’épreuve est aisée. Mais la rue centrale se resserre nettement. Le convoi roule au pas. Le Tracker se balance d’un côté l’autre. Un slalom bien délicat. Soudain, le « hic » : il ne reste que quelques (petits) centimètres de chaque côté des ailes. Et un simple… volet mal fermé coince l’Actros et son colis. Recul impossible ! Solution ? On pousse le volet de quelques centimètres avec une perche… Et ça passe. Juste. C’était le dernier obstacle avant l’arrêt prévu sur une aire de détente. Il est 3 h 30 du matin. L’équipe boit un petit café. Et rentre chez elle. Rendez-vous est pris le soir même pour la seconde étape vers l’arrivée à Aubenas. Avec d’autres passages délicats… 133 kilomètres en 16 heures de route. Le quotidien des transports exceptionnels. Rien… d’exceptionnel donc dans ce « timing » !

Actros SLT, tracteur hors pair

Ceux qui transportent « exceptionnel » le savent : l’Arocs (ou Actros) SLT est un compagnon sûr. S’il est construit sur mesure selon les désirs et besoins des clients – les transformations sont réalisées dans l’usine française de Molsheim -, il propose un « plus » : le TRC ou « Turbo retarder Clutch » ce système unique mixant convertisseur et ralentisseur qui permet de tracter sans ciller des charges très lourdes sans jamais fatiguer la chaîne cinématique. Idéal pour les charges lourdes ou le transport exceptionnel, le TRC permettant de rouler au pas. L’Arocs des Transports Capelle est un 4163 8x6/4. Soit un tracteur à quatre essieux dont 3 moteurs et deux directionnels mus par un 6 cylindres en ligne type OM 473 de 15,6 litres de cylindrée développant 460 kW/625 ch – il n’y a pas plus costaud dans la gamme Mercedes ! Via le carrossier vendéen Cantin, Capelle Oversize a équipé son récent Arocs de divers rangements en sus et d’une caisse de lest amovible utile lorsque le camion est utilisé en pousseur et/ou en duo avec… son frère pareillement équipé.

Un avion historique

Un avion sur la route, quelle drôle d’idée ! Arrêté depuis 4 ans, le Tracker transporté ne pouvait en effet plus voler… Après 36 ans de service, rien de plus logique. Et même (un peu) plus puisque cet indestructible engin a réellement débuté sa carrière aux Etats-Unis en… 1957 ! Incroyable avion qui de chasseur de sous-marin pour l’US Navy est devenu bombardier d’eau pour la Sécurité Civile française via un passage dans l’armée canadienne. Né sur les chaînes de l’usine Grumman à Long-Island (Etat de New-York, USA), il va désormais reposer sur l’aérodrome d’Aubenas-Lanas (Ardèche) préservé par l’Association SOS Tracker 07. En tant que grand témoin de tout le travail réalisé dans la lutte contre les incendies dans une région qui en a tant souffert. Faire son dernier trajet en compagnie d’un Mercedes-Benz Arocs des Transports Capelle Oversize n’est pas donné à tout le monde. Ce Tracker historique devenu mascotte méritait bien cela !